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Biographie

Pierre Léon Amédée Gouspy est né le 22 janvier 1909 à Paris, dans le 20ème arrondissement et mort à Dijon (Côte d’or), le 25 aout 1981. Marié à Jeanne Piednoir, ils ont eu trois enfants, Nicole, Alain et Annick.

Pierre Gouspy fut un artiste, à la fois peintre, sculpteur, ébéniste et décorateur qui vécut toujours en France. Il est Meilleur Ouvrier de France 1953, dans le domaine de l’ébénisterie. Il fut l’ami et l’élève d’André Claudot (1892-1982), un peintre dijonnais (dont l’atelier de la rue Musette avait été trouvé et meublé par Pierre), militant libertaire, qui passa plusieurs années en Asie et fut professeur à l’Institut National des Arts de Pékin en 1926 ; ainsi que du céramiste d’origine polonaise, Alexandre Kostanda (Grâce à qui Picasso se perfectionna en céramique). Il a laissé une œuvre de 600 tableaux répertoriés + environ 200 donnés (la plupart du temps réalisés sur toile de lin enduite de céruse et collée sur panneaux de bois), des fusains et des dessins aquarellés, des bustes de pierre et de nombreux meubles.

 

Sa mère, Léontine Zélie Chevallier, qui avait pour lointain cousin le peintre Gustave Courbet, et qui peignait un peu, était montée à Paris pour devenir gardienne d’immeuble. Son père, Xavier, homme sage et modeste, fut gardien de la paix, décoré plusieurs fois pour acte d’héroïsme, et éventré par un voyou, « un apache » selon l’expression de l’époque.

Bon en Mathématiques et en dessin, le petit Pierre, après avoir fait ses études chez les « frères » (ce qui eut pour conséquence de développer chez lui un anticléricalisme qui ne le quittera jamais)  choisit de faire l’école Boulle. Il travailla ensuite un an chez un sculpteur méridional établit à Paris avant de fonder une famille avec celle qu’il appelait sa « petite femme » depuis l’âge de quatre ans, sa voisine, « Jeannette » Piednoir, et entra comme ébéniste à l’atelier Rinck dans le 11ème arrondissement. C’est dans cette entreprise, toujours prospère, qu’il apprit le métier et le sens de la belle décoration. Modeste et perfectionniste, il était fier de montrer un petit rabot que lui avait donné son maître ébéniste en lui disant « Pierre, je suis fier de t’avoir comme élève, j’ai enfin trouvé quelqu’un digne du cadeau de ce petit rabot que m’a offert mon maitre qui le tenait de son maitre». Par la suite, Pierre Gouspy fit ses propres rabots, dont certains très beaux en cormier massif, un bois très dur, rose-orangé.  Il eut à réaliser et à livrer de nombreux meubles chez de nombreux antiquaires et fut même amené à travailler chez les  Rothschild. Toujours studieux, il prit des cours de mathématiques et passa le concours de professeur technique. Nommé à Dijon à l’école pratique qui devint par la suite le collège puis le lycée Hyppolite Fontaine, la famille déménagea. Il fut un enseignant respecté et très aimé de ses élèves à qui il n’hésitait pas à donner de l’outillage lors de leur installation.

Le concours du meilleur ouvrier de France  fut pour Pierre Gouspy un challenge car plusieurs de ses collègues et amis y avaient participé. Le sujet du concours de l’année 1953 était la réalisation d’un bureau de dame à cylindre sans aucune surface plane. Pierre corsa la difficulté en choisissant de faire ce meuble magnifique, qui lui donna le titre  de meilleur ouvrier de France, en ébène, un bois particulièrement difficile à travailler.

 

Profondément humaniste, restant toujours très proche de ses racines ouvrières, il fut un compagnon de route du parti communiste français et c’est sans doute son ami, le forgeron Lenoir, un communiste idéaliste  qui l’emmena, ainsi que son fils Alain, à sa première réunion politique avec Maurice Thorez, sous prétexte de voir le film « La bataille de Stalingrad ». Pierre, qui garda toujours un esprit critique et son indépendance d’esprit, ne pris cependant  jamais sa carte au PCF.

 

Sur le plan pictural, l’œuvre de Pierre Gouspy, qui travaillait d’après nature, est composée de très nombreuses huiles : des paysages (Cassis, Collioure, Port-la-Nouvelle, ou Fleurey-sur-Ouche, petit village dans la banlieue dijonnaise où la famille Gouspy avait une maison de campagne), de nombreux portraits réalisés au fil de ses rencontres et de nus effectués dans son atelier dijonnais de la rue Devosge. Sur le plan de la couleur, si ses premières toiles, un peu sombres, sont clairement influencées par André Claudot, sa palette devient progressivement de plus en plus colorée et lumineuse et son style de plus en plus épuré comme le montre les toiles de sa dernière période et particulièrement celles réalisées en Guadeloupe, ou il fit deux séjours dans les années 70. Très bon dessinateur, il fit également de très nombreux fusains, nus et portraits. Il aimait, au hasard  de ses promenades, en ville ou à la campagne, « croquer » des instants ou des personnages, au fusain ou dans un dessin aquarellé. Quand un visage l’intéressait vraiment, il proposait à la personne rencontrée de faire son portrait, et il en faisait deux, un qu’il lui donnait et un qu’il gardait. Il exposa régulièrement dans les salons bourguignons et en particulier au salon dijonnais de l’Essor dont il fut longtemps le trésorier. Plusieurs rétrospectives dijonnaises de son œuvre furent organisées après sa mort, et en particulier une exposition en 1986 à l’hôtel du Jura, en présence de sa veuve.

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